· 

George Sand à Nohant, Michelle Perrot

George Sand à Nohant, Michelle Perrot

 

Un livre copieux, réservé aux fans de George Sand, donc, parfait pour moi, surtout qu’il est de l’excellente Michelle Perrot.

 

Comme son titre l’indique, on ne parle de Sand qu’au travers de sa maison de Nohant: le lieu, le jardin, les fermes, les espaces intérieurs, la signification, les rêves de Sand, ses amis, ses amants, ses visiteurs, sa famille, ses occupations, son travail, ses loisirs, sa bibliothèque.

 

Sand écrit par goût, qu’elle expérimente dès son adolescence, mais aussi par nécessité financière, tout en restant honnête envers elle-même, ses convictions, ses goûts, sa liberté.

 

On connaît deux amants célèbres de Sand: Musset et Chopin. Mais on connaît moins le dernier, Manceau le discret, le seul, à mon avis à l’aimer totalement pour elle, pour ce qu’elle représente, pour sa littérature. Il est un soutien inébranlable de "Madame" comme il l’appelle affectueusement et respectueusement en public et dans ses carnets. Il vivront ensemble pendant quinze ans jusqu’à la mort de Manceau en 1865, onze ans avant celle de Sand.

 

Sand travaille, écrit, lit beaucoup, coud ses tentures, canapés et fauteuils, robes de ses petites filles, costumes des marionnettes de son fils, elle brode, jardine, bêche, se baigne régulièrement dans la rivière par tous temps, monte à cheval, gère son mari abruti et alcoolique, son divorce ses terres, sa maison, son "chauffage central", ses très nombreux invités, ses enfants, leur éducation, ses écrits, ses pièces de théâtre jouées à Paris, ses règles très douloureuses  et ses nombreux soucis de santé, les fermiers qui la volent, les jardiniers et employés qui se soulent avec son vin, les pauvres auxquels elle donne sans poser de questions, les paysannes auxquelles elle apprend à lire et écrire, certaines qu’elle dote pour qu’elles puissent se marier leur offre le mariage. Sa fille adoptive qu’elle élève et dote comme la sienne propre…

 

Bien sûr, Sand n’est pas parfaite (et c’est parfait pour moi!), mais elle a vécu, vécu et je l’admire. Elle a couvert son siècle, et avec quelle intelligence, quelle avance sur lui! Nohant, c’était George Sand, quand elle est morte, il est mort avec elle.

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0