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Harper Lee, Va et poste une sentinelle

Harper Lee, Va et poste une sentinelle

Années 1950. Jean Louise Finch, dite Scout,  est de retour à Maycomb, sa petite ville natale de l'Alabama, pour rendre visite à son père, Atticus. La nation se déchire autour des questions raciales. Confrontée à la société qui l'a façonnée mais dont elle croit s'être affranchie en partant vivre à New York, Jean Louise va découvrir ses proches sous un jour inédit...

 

En 2015, Harper Lee  a créé la surprise en publiant un second roman, suite de l'incontournable best-seller, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, où l’on retrouve l'inoubliable héroïne Jean Louise, vingt ans après. Chronique douce-amère de l'adieu à l'enfance, entre tendresse et férocité, espoir et désenchantement, Va et poste une sentinelle a été écrit avant le livre culte, prix Pulitzer en 1961.

 

 

 

C’est un sujet terriblement humain que ce récit soulève brillamment :

 

Jean-Louise aime et admire son père Atticus, et Henry, son ami d’enfance, quasi un grand frère, mais un amoureux. Tous deux avocats, ils défendent aussi bien les Blancs que les Noirs, ils veulent la justice. Mais Jean Louise se rend compte qu’ils ne sont pas pour une franche égalité entre Noirs et Blancs. S’ils sont justes, à leur manière, polis, respectueux, non violents, ils sont aussi condescendants et pas convaincus que les Noirs peuvent être au niveau des Blancs.

 

C’est là tout le dilemme qui se pose à Jean Louise : doit-elle, peut-elle accepter, continuer à aimer des gens qui vont à l’encontre de ses convictions ? Rien ne l’y oblige : elle vit loin de sa ville natale, elle est financièrement indépendante. Mais avez-vous déjà essayé de renier totalement vos parents parce qu’ils manquent de droiture, parce qu’ils sont délibérément aveugle à des faits qui vous touchent, vous blessent, qui vous semblent ―que vous savez être― injustes ?

 

J’ai essayé. Ma réponse est personnelle. Celle de Jean Louise est dans ce beau livre.

 

Gabrielle Dubois

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